Un matin différent, une envie de ne rien faire. « Cela serait dur pour moi, tu ne crois pas ? » dit-elle à Julie, tout en continuant à ranger autour d’elle et à raconter sa petite vie.
Laure est une pipelette comme on dit dans le sud. Dès qu’elle commence, elle ne sait pas s’arrêter.
— Tu sais, ce matin, j’ai vu une photo qui m’a donné l’impression de déjà-vu. C’est une majestueuse sculpture. Franchement, je me suis demandé où je l’avais déjà vue... dans une expédition, un marché d’art, une galerie, un musée... Ou alors sans le savoir, j’ai rencontré le sculpteur et on en a parlé sans que je voie l’œuvre. Tu vois ce que je veux dire ? Dis-moi ? Ou alors j’ai réussi à lire dans la sculpture ce que le sculpteur a vécu pour la façonner.
Ah ah ah, je suis dingue. En plus, le magazine est génial, je t’en ai parlé, "Magazine Ô Nature." La créatrice, l’éditrice... et une naturopathe géniale. Elle m’a beaucoup appris. Merci, Sandrine Bureau, Naturopathe.
— Elle est vraiment majestueuse cette œuvre. Et je vois tellement de choses en elle, ajoute Laure.
Julie s’installe confortablement sur le sofa pour écouter sa sœur raconter son histoire, toujours fascinée par sa manière de raconter.
— Je me suis demandé de quoi elle était faite. Argile, bronze, ou autre, je ne m’y connais pas trop. Je me demande aussi ce que le sculpteur pensait, de quelles idées elle était née. Bon, je sais, je suis toujours curieuse et je veux tout savoir. Pardon, sis !
Julie lui répond avec un grand sourire :
— J’avoue qu’elle est magnifique, cette sculpture. Elle est vivante, et elle nous regarde avec plusieurs yeux, dit Julie en rigolant. Tu l’as vue où cette photo ?
— Dans ce mag que j’adore, l’été vient juste de sortir. Des articles plaisants, beaux, inquiétants, persistants... Julie, je t’en parle tout le temps, Ô Magazine.
— Au fait, John pense que je consulte trop souvent le dictionnaire, il trouve ça idiot. Je me suis un peu vexée. J’ai cette habitude depuis tellement longtemps, c’est en moi, même pour les mots que je connais, certains m’appellent à aller les vérifier dans le dico.
Julie éclate de rire :
— Chère sœur, je te connais depuis ta naissance. Au début, oui, j’ai trouvé ça bizarre et en plus, tu ne voulais pas nous expliquer pourquoi tu le faisais ! Et puis, j’avoue que ça fait du bien. Moi, je t’aime d’amour et oui, j’aime que tu cherches dans le dico. Imagine si tu étais née avant l’ère électronique, crois-tu que tu aurais emmené ton dico dans ton sac ? Alors, on reprend sur la sculpture.
— Regarde, Julie, dit Laure. Eh bien, moi, je vois un coquillage, une conque exactement, et un deuxième juste derrière. Ils sont là au bord de la plage, là où l’eau est cristalline, mais le reste de la nature donne la couleur. Ce bleu et vert sont magnifiques, en plus ce sont mes couleurs préférées. Je vois aussi un paon qui me regarde et me fait un signe genre « Ne me touche pas ». Je vois aussi une baleine. Je rêve de toucher cette sculpture, car elle donne un effet de chaleur. En plus, avec cette semi-dualité, on se demande l’inspiration. Tu connais mes règles sur la dualité, c’est un duo. L’un ne peut pas exister sans l’autre.
— Je lui souhaite une vie magnifique, proche de personnes qui aiment et respectent la beauté.
Julie l’interrompt :
— Bon, ma grande, on se prépare et on y va. On finira cette discussion en marchant. On doit être à l’heure. Et tu sais qui est le sculpteur ?
— Oui, Jean-Michel Pilard. L’article est exceptionnel, il dévoile qui il est et comment il est devenu sculpteur, et en plus une connexion avec un autre article sur relier le visible avec l’invisible. Je t’ai envoyé le lien, c’est un super mag et gratuit, un petit don est généreux. Tu connais ta sœur, j’aime aider surtout pour ce que j’aime.
— OK, allez, c’est bon, je suis prête. On va où déjà ?
— On va au Comedy Stage, c’est en anglais ce soir.
— Génial, répond Laure. Tu sais, sis, je vois aussi une baleine qui, avec sa queue, explose l’eau glacée au bord des icebergs, de la même couleur caribéenne, tu vois !
Julie regarde sa sœur avec un regard parlant et dit à Laure : « Enough. »
Laure rit, enlace Julie et lui promet de parler de quelque chose d’autre.
— Tu sais que tu continueras à parler, t’es folle ma petite sœur, mais je t’aime. Alors, quel autre sujet maintenant ? Un léger car je ne sais pas comment y aller.
Exercice : Écrire d’après une photographie - Décrivez une photo inconnue en quelques lignes. Incluez des détails visibles et imaginez le contexte ou l’histoire derrière l’image. Utilisez des descriptions ou un dialogue pour enrichir votre texte.
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Commentaires
Bonjour Véro Infini. Je ne peux pas m'arrêter de lire tes écrits que je trouve tous très intéressants, bien écrits, avec un grand talent et beaucoup d'imagination, vraiment. Tu as tout d'un grand écrivain déjà. J'attends tes écrits avec impatience. Que dis-je, j'attends ton livre ! Merci