Il faut bien commencer à grandir, à prendre son envol. J'avais décidé de vivre en résidence universitaire, de quitter le cocon chaleureux de notre foyer. Comment cela allait-il se passer ? Oui, j'y arriverai, mais c'était tout de même un bouleversement.

C’était étrange de penser que, bien que je sois déjà partie loin de la maison à plusieurs reprises, cette fois-ci, même en étant plus proche géographiquement, je serais plus éloignée d’elle.
J’étais étonnée quand elle a tout de suite dit oui avec un sourire, me demandant simplement où se trouvait ma résidence. J’ai souri à mon tour. Elle savait.
C’était un après-midi tardif, je l'avais rejointe dans son café préféré, son petit refuge. Nous avons partagé un os à moelle, son plat favori. J’étais venue lui expliquer mes raisons : mes études, mon besoin de liberté, mes rêves. Mais avant même que je finisse, c’est elle, ma maman, qui a énuméré toutes les raisons pour lesquelles je voulais partir. Comme si elle lisait dans mon cœur. Tout était si juste. Elle savait, parce qu’elle connaît la vie, ses étapes, ses défis.
Pourtant, ce départ ne serait pas sans peine. Manou est très malade, et nous passons beaucoup de temps à ses côtés pour l’aider. Malgré ses moments de colère, provoqués par la fatigue, je comprends combien elle se bat pour que notre chemin reste doux, pour que nous soyons bien guidées. Elle nous a toujours appris que les sciences sont importantes, qu'elles nous permettent de comprendre, de chercher et de trouver ce que la vie nous réserve. Parfois, je regrette que nous ne réalisions pas à quel point elle est notre capitaine, celle qui nous guide dans cette famille.
Ce soir-là, maman était si belle. Elle portait une robe simple, presque enfantine, ses cheveux blancs parsemés de reflets roux, créant un contraste saisissant avec ses yeux bleus. C’est à cet instant que j’ai pris conscience : c’est elle qui orchestre tout, discrètement, pour que la vie coule sereinement, pour que tout aille bien. Elle est notre pilier, notre capitaine, toujours présente, même quand on ne le remarque pas. Je suis tellement fière, tellement reconnaissante qu’elle m’ait préparée à cette nouvelle vie qui m’attend.
Un câlin spontané nous a enveloppées, là, sur le canapé de notre bistrot, sous les regards attendris des autres clients. Mais c’était bien plus qu’un câlin : c’était un merci, un "je t’aime", un "je ne t’oublierai jamais". Elle m’a offert une vie tissée d’amour et de douceur, comme un poème vivant. Et à cet instant, je savais qu’elle savait.
L'exercice consistait à se plonger dans le rôle d’un conteur ancestral, à observer le monde qui nous entoure et à traduire ce que l’on ressent en mots. En cinq minutes, il fallait laisser les pensées et les émotions s’exprimer librement. Voici une petite histoire née de cet instant, une réflexion intime sur l’amour maternel, les transitions de la vie, et ces moments où l’on prend son envol tout en restant profondément lié à ceux qui nous ont guidés. Merci Bernard Werber et The Artist Academy
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